Feux de la Saint Jean – Focs de Sant Joan

Le feu sacré du Canigó

Le 23 juin dans tous les villages Sud Canigó

feu sacré du CanigoAmélie-les-Bains-Palalda, Arles-sur-Tech, Corsavy, Coustouges, La Bastide, Lamanère, Le Tech, Montbolo, Montferrer, Prats-de-Mollo-la-Preste, Saint-Laurent-de-Cerdans, Saint-Marsal, Serralongue et Taulis. Chaque année les villages envoient leur délégation au sommet du Canigó le dimanche qui précède la Saint Jean. La troupe monte avec elle un fagot de bois au nom du village qui sera déposé autour de la croix du Canigó. Un jour avant la Saint Jean, les délégations remontent au Canigó pour la veillée. Le feu est allumé au sommet du Pic du Canigó avec la flamme apportée du Castillet depuis Perpignan. La petite flamme se transforme en un instant en un immense brasier qui illumine le ciel du Roussillon. Le lendemain, le jour de la Saint Jean, chaque délégation récupère le feu sacré dans une lampe et commence alors le long cortège des porteurs de flamme qui redescend le massif du Canigó. Les flammes arrivent en fin d’après-midi prêtent à allumer le feu de la Saint Jean ! Pendant ce temps, les villageois restés au village confectionnent les bouquets de la Saint-Jean avec des herbes du pays : l’orpin “mort-i-viu”, l’immortelle “sempreviva”, le millepertuis “perico groc”et le noyer “noguera”.

 

Historique

C’est en 1955 qu’est née la fête de la flamme du Canigó, François Pujade, d’Arles-sur-Tech, décide d’aller allumer un feu au sommet du Canigó, puis de renouveler l’expérience chaque année.
Entretenue toute l’année au Castillet de Perpignan, la flamme est emmenée la veille de la Saint Jean sur le sommet du Canigó “le toît du Roussillon” où les délégations de tous les villages ont amené les fagots avec le nom de leur village au moment de “la Trobada”.

“C’est une tradition, une ancienne tradition, la flamme, la flamme qui allumera tous les feux de la St Jean, part la veille du jour des feux, de la Casa Pairal, monte, portée par de jeunes montagnards aux jarrets solides et à la foi inébranlable en cette flamme de l’amitié, jusqu’au sommet du Canigó.
Là, elle sera veillée toute la nuit, le lendemain, jour attendu des feux, les jeunes, après un court repos, toujours prêt, toujours dispos, l’enferment dans une lampe tempête, et la descendent vers la plaine, courant, enjambant les ruisseaux, sautant les torrents, traversant les rivières, se transmettant par relais la flamme sacrée.
Cette flamme doit arriver avant la nuit, dans chaque village, aussi bien que dans le plus reculé des hameaux, partout où l’attend le bûcher préparé par de fervents amoureux de nos traditions.
Au signal venu du pic Canigó, tous les feux s’allumeront dans l’allégresse générale. Allumés par la flamme immortelle, véritable feux de joie, feux d’amitié et d’espoir, vous êtes une de nos plus belles traditions !
Je les salue, ceux qui montent le bois sec, ceux qui préparent le bûcher, ceux qui montent la flamme au sommet du pic, ceux qui veillent la flamme et les coureurs, ces jeunes qui se relayent, qui courent dans les chemins escarpés de nos montagnes ou sur les routes de la plaine, je les salue tous; il faut vraiment avoir la foi !
J’admire, tous les participants actifs qui perpétuent la célébration d’une pareille fête, ceci, parce que, ayant participé moi-même, très activement, une fois, une seule fois à la réussite des feux de la Saint Jean, je sais ce que cela demande parfois de peines et de sacrifices.”

Pere Guisset©